Talents 2023 : Jérôme Payen, canoë-kayak

Cette année encore, la Ville apporte son soutien à des Talents noisiéliens au parcours exceptionnel et inspirant. Mais si les profils ces deux dernières années étaient éclectiques (entrepreneurs, créateurs de prêt-à-porter, chercheur, artistes, artisans…), en 2023, il est question de sport. La proximité des Jeux olympiques de Paris 2024 n’y est pas étrangère.  Jusqu’à la fin de l’année, 12 champions titrés aux profils variés, proposés par les associations de la ville, sont mis en avant et présentés, à raison d’un chaque mois.

Jérôme Payen : canoë-kayak

Parole de Jérôme Payen, on ne peut regretter le sacrifice consenti quand il s’agit d’une passion. Le jeune Noisiélien de 18 ans vise loin, et cela a un prix : « parfois deux entraînements par jour, jusqu’à dix par semaine ». C’est la rançon du haut niveau, et il le sait : la route est encore longue. Pour lui, le chemin s’écrit sur l’eau, une pagaie à la main, sprintant seul en kayak ou en duo en canoë selon les courses.
Pour l’heure, le pari paie : sept titres de champion de France au compteur, et une médaille européenne de bronze junior en descente de rivière, remportée l’été dernier en Bosnie-Herzégovine en canoë biplaces. Il faisait alors équipe avec Dimitri Tostain, son partenaire au club de Torcy. Un club voisin du stade nautique de Vaires-sur-Marne, où se dérouleront certaines épreuves olympiques en 2024.

«C’est une belle histoire»

« Je dispute des rencontres internationales depuis trois ans. C’est notre meilleur résultat pour l’instant », glisse celui qui a découvert le canoë-kayak sur la Marne avec la section sportive du collège de Lognes, en classe de sixième.
« Dans des embarcations en plastique, on nous a appris à pagayer, à aller droit. Parmi les disciplines proposées, il y avait la descente, qui consiste à aller le plus vite possible d’un point à un autre, avec toutes les contraintes que présente une rivière : les vagues, le vent, le courant, les cailloux, les branches… Pas de portes à passer, comme en slalom. C’est ce qui me plaisait. Maintenant, j’en fait au haut niveau. C’est une belle histoire. »
Jérôme Payen est resté à Torcy, bien que sélectionné en équipe nationale et pouvant prétendre rejoindre des lieux d’entraînement plus pointus en province. Mais le niveau du club seine-et-marnais est suffisamment élevé pour y progresser. « Mon entraîneur est aussi coach en équipe de France. C’est une chance. Il y a donc un vrai suivi jusqu’à la sélection. »

«La descente, c’est beaucoup d’adaptation»

Le jeune homme a appris qu’une course peut se gagner avant le départ. Par la préparation du matériel. Par la répétition des gestes à l’entraînement aussi, pour ne penser qu’à l’effort pendant la course. « Je sais que je dois donner le coup de pagaie ici pour faire bouger le bateau comme ça. Mais on ne peut pas tout contrôler. La descente, c’est beaucoup d’adaptation. » Cette liberté de l’athlète, c’est ce qui lui plaît. « Sur l’eau, c’est un autre univers. On a une vision des choses différente qu’à terre, entouré d’arbres, de rochers, de nature. » On est loin d’une course en ligne, très formatée.
Cette passion chronophage oblige à adapter ses horaires d’étudiants en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives ) à l’université Gustave-Eiffel. « On ne vit pas du canoë-kayak, il faut un métier à côté», explique t-il. Pour l’heure, Jérôme Payen prépare les prochaines échéances. Une course en Bretagne en fin d’hiver notamment, puis des qualifications pour gagner sa place en équipe de France pour 2023, en vue des compétitions internationales de l’été prochain. Réponse en juin. Junior jusqu’ici, il se verrait bien désormais intégrer rapidement la sélection nationale des moins de 23 ans.