Cette année encore, la Ville apporte son soutien à des talents noisiéliens au parcours exceptionnel et inspirant. Mais si les profils ces deux dernières années étaient éclectiques (entrepreneurs, créateurs de prêt-à-porter, chercheur, artistes, artisans…), en 2023, il est question de sport. La proximité des Jeux olympiques de Paris 2024 n’y est pas étrangère. Jusqu’à la fin de l’année, 12 champions aux parcours variés, proposés par les associations de la ville, sont mis en avant et présentés, à raison d’un chaque mois.
Retrouvez les portraits de janvier Jérôme Payen (canoë-kayak), de février Narayanin Oupindrin (échecs), de mars Alia et Walid Hammoudi (Vovinam Viet vo dao), d’avril Huzeyfe Sekmen (boxe thaïlandaise), de mai Youness Bensassi (kendo), de juin Massere Bamba (athlétisme), de juillet Claude Luzet (kyudo), d’août Bruno Sgulmar (pétanque), de septembre Lilas Goulin (badminton).
Le PSG, puis Ivry, Chambéry, avec une parenthèse européenne face au Benfica, avant Dunkerque : pour le handballeur international Jérémy Toto, 31 ans, jouant au plus haut niveau français, pivot au HBC Nantes, l’agenda d’octobre est bien rempli.
Appelé en équipe de France depuis avril dernier (deux sélections), il sait qu’il doit être performant en club pour poursuivre ce nouveau rêve en Bleu, et viser le championnat d’Europe (en janvier en Allemagne) et surtout les JO de Paris. « Être en Bleu est déjà une fierté. Là, ce serait grandiose », confie t-il.
Ce serait aussi une marche de plus dans une carrière née à Noisiel à l’âge de 15 ans. « J’ai commencé par pratiquer le judo pendant sept ou huit ans. Mes amis faisaient du hand à Noisiel ou à Torcy, et j’allais les voir jouer de temps en temps. Un jour, je me suis dit : pourquoi pas essayer ? » L’enfant des Deux-Parcs pousse donc la porte du club noisiélien, celui-là même qui a aussi compté dans ses rangs Angélique Spencer, ancienne internationale, aujourd’hui coach.
Repéré par un recruteur au bout d’un an et demi, Jérémy Toto est orienté vers une section sport-études dans le Val d’Oise. Il joue à Villiers-sur-Marne (94) puis intègre la formation de Créteil, passant professionnel à 19 ans. Il reste 9 années chez ce poids lourds français de la discipline, qui mise alors sur sa jeune garde.
C’est également là qu’il quitte son poste d’arrière sur le terrain pour passer pivot, « pour dépanner à un moment où il y avait des blessés. Jusque là, j’étais cantonné à un rôle défensif ». Mais c’est en Pologne qu’il apprend vraiment ce métier de pivot. Il y part en 2020, année du Covid, parce que Saint-Raphaël (rejoint après Créteil) ne lui donne pas sa chance. L’opportunité se présente de signer au Wisla Plock, l’un des deux meilleurs clubs du pays. Là, il peaufine ses gammes, à base d’entraînements spécifiques. « Pivot, c’est un peu la colonne vertébrale de l’équipe. Il faut des gens qui vont au combat, qui sont costauds, hargneux. Pas forcément pour mettre beaucoup de buts, mais pour bloquer la défense adverse. C’est autour de lui que le jeu offensif s’organise. »
(Photos HBC Nantes et Baptiste Fernandez)
Cette année 2021-là, l’équipe termine deuxième du championnat polonais. Jérémy Toto y découvre aussi les ambiances des soirées européennes. Mais la Ligue des champions, le Graal du handballeur de haut niveau, il la joue l’année suivante, transféré en Macédoine du Nord au club du Vardar Skopje. À la mi saison 2021/2022, il est élu meilleur joueur et meilleur pivot du championnat local. « Là-bas, j’ai explosé. J’ai pu performer et me montrer en Ligue des champions. Le niveau n’a rien à voir, c’est vraiment une grande marche au dessus. On joue contre les meilleurs joueurs et les meilleures équipes du monde. On voit aussi un handball différent. C’est une autre manière d’aborder les matchs, une autre exigence. Je me dis que c’est pour ça que je fais du handball et du sport en général. »
Sollicité, il choisi de rentrer en France, après deux saisons à l’étranger, dans un top club : Nantes, qui a vu passer nombre de grands joueurs avant lui. Les Violets viennent alors juste de finir vice-champions de France derrière Paris. « Je ne le regrette pas : nous avons depuis remporté un Trophée des champions (2022) face au PSG, et une coupe de France (2023). Il reste encore beaucoup d’étapes à parcourir.»