Talents 2023 : Cédric Avinel, football

Cédric Avinel, footballeur à l'AC Ajaccio

Cette année encore, la Ville apporte son soutien à des talents noisiéliens au parcours exceptionnel et inspirant. Mais si les profils ces deux dernières années étaient éclectiques (entrepreneurs, créateurs de prêt-à-porter, chercheur, artistes, artisans…), en 2023, il est question de sport. La proximité des Jeux olympiques de Paris 2024 n’y est pas étrangère. Jusqu’à la fin de l’année, 12 champions aux parcours variés, proposés par les associations de la ville, sont mis en avant et présentés, à raison d’un chaque mois.

Retrouvez les portraits de janvier Jérôme Payen (canoë-kayak), de février Narayanin Oupindrin (échecs), de mars Alia et Walid Hammoudi (Vovinam Viet vo dao), d’avril Huzeyfe Sekmen (boxe thaïlandaise), de mai Youness Bensassi (kendo), de juin Massere Bamba (athlétisme), de juillet Claude Luzet (kyudo), d’août Bruno Sgulmar (pétanque), de septembre Lilas Goulin (badminton), d’octobre Jérémy Toto (handball).


Cédric Avinel, football

Quand Cédric Avinel, footballeur professionnel, se penche sur sa carrière, il y est question de fierté, d’opportunités saisies, de bonheurs entrevus. À 37 ans, le défenseur central de l’AC Ajaccio sera en fin de contrat l’été prochain. Peut-être en fin de carrière, la suite est encore floue. Il a repris des études dans le management du sport voici trois ans, « parce qu’il faut prévoir ». Mais il n’est pas contre une dernière pige, si le physique suit.
En mai dernier, Cédric Avinel affrontait le PSG au Parc des Princes, marquant Léo Messi et Kylian Mbappé, lui qui, gamin, jouait avec ses copains des Noyers. Sacré parcours. Il entre au club de Noisiel à 6 ans, y reste jusqu’à ses 12 ans. « À l’époque, je n’avais pas de poste attitré. Défenseur, c’est venu pendant ma formation pro. Puis je suis parti pour Torcy, jouer en division supérieure. » De sa promotion, plusieurs coéquipiers ont ensuite rejoint un centre de formation.

« Pro, pas forcément un rêve au départ »

Photos : AC Ajaccio

Pour lui, ce sera Créteil, dont l’équipe première évolue en Ligue 2 (L2). Une année chez les 18 ans Nationaux, puis on lui propose d’intégrer la réserve des professionnels. En septembre 2006, il fête ses 20 ans par un premier match en L2. « Pro, ce n’était pas forcément un rêve au départ. Mais c’est là que j’ai vu la possibilité d’en faire mon métier. Je devais tenter ma chance à fond. » Il passe alors plusieurs essais, dont l’un à Watford, en Angleterre. Créteil lui propose un contrat. Il préfère la Premier league anglaise. Une évolution, mais qui va se révéler décevante. Il multiplie les prêts dans des catégories inférieures. Un choix s’impose : revenir en France, pour enchaîner les match et se montrer. Ce sera à Gueugnon (National), puis à Cannes en 2010. Entraîné par Albert Emon (ex-Marseille), le club veut remonter en Ligue 2, s’appuyant sur le buteur tchèque Jan Koller. Pari perdu. Mais Cédric Avinel, au terme d’une saison convaincante, rejoint Clermont Foot en L2. Il y reste jusqu’en 2017. Valeur sûre du championnat, il signe alors à Ajaccio.

« Une fierté pour ma famille »

Entre temps, depuis 2008, la sélection de Guadeloupe l’a appelé. « Une fierté pour moi, pour toute ma famille. Et une occasion formidable de côtoyer le niveau international. J’ai disputé deux fois (2009, 2023) la Gold cup, contre des équipes américaines que l’on voit d’habitude disputer la Copa America ou la Coupe du monde. Que de souvenirs, d’émotions et d’expérience gagnée face à de grands joueurs. » L’équipe profite des bons conseils du coach Jocelyn Angloma, vieille gloire de l’OM, de Valence et des Bleus.
Et puis arrive ce « moment incroyable de la montée en Ligue 1 » avec Ajaccio, en 2022. La défense corse est alors saluée comme l’une des meilleures de Ligue 2. « J’étais heureux. À mon âge, j’avais la possibilité de faire au moins une saison en Ligue 1. On savait que ce serait dur. On y a cru longtemps. Mais face à des équipes plus prestigieuses, on a eu parfois trop de manques pour se maintenir. » Il en retient un mélange de déception et le plaisir du terrain. « Après, il faut vite se remobiliser, pour ne pas gâcher le travail fait jusque là, et penser aux supporters. ». À mi-octobre 2023, dans une Ligue 2 très disputée, Ajaccio figure en milieu de classement. Cédric Avinel le sait, avec quatre clubs voués à descendre sur vingt : « Il faudra se battre jusqu’au bout ».